Recherche

Il n’y a encore pas si longtemps, les mots « polychondrite chronique atrophiante(PCA) » et « Recherche » étaient étrangers l’un à l’autre. Comment une maladie aussi rare pouvait-elle intéresser un laboratoire de recherche ?

L’association et la recherche

En parcourant Internet, notamment les sites médicaux, on s’aperçoit que les rares publications parlant de cette maladie sont surtout descriptives (symptômes, études de cas, traitements actuels…) et ne traitent pratiquement pas de recherche. Lors de sa création notre association s’était, entre autres, fixé pour objectif non seulement de sensibiliser le corps médical, mais aussi de mobiliser la recherche sur cette pathologie orpheline. Nous avions bien compris que cela devait passer par une forte implication dans le financement d’un projet.  

Le début de la recherche sur la PCA

Grâce à l’aide de notre conseil scientifique, nous avons pu identifier le chercheur compétent susceptible de prendre en compte notre projet. C’est ainsi que fin 2007, nous avons rencontré le professeur Guy Gorochov, chercheur au laboratoire d’immunologie cellulaire et tissulaire de l’INSERM, dirigé par le professeur Patrice Debré à la Pitié-Salpêtrière, pour le convaincre de franchir le pas avec nous.

Le professeur Gorochov ne connaissait pas notre pathologie et savait que nous n’avions pas encore le 1er euro pour financer ce projet. Mais était-ce notre détermination, notre optimisme, le sérieux de notre démarche qui l’ont convaincu de relever ce défi un peu fou ? En tout cas, nous sommes fiers d’avoir pu mériter sa confiance.

Pour être complets, il faut savoir qu’il collaborait déjà (sur d’autres projets) avec le service hospitalier qui possède sans doute la plus grande expérience clinique en matière de PCA et qu’il comptait bien s’appuyer sur cette mine de connaissances pour conduire notre projet. Nous faisons référence au service de médecine interne du professeur Jean-Charles Piette du même centre hospitalier de la Pitié.

Le professeur Gorochov a proposé au professeur Laurent Arnaud, ancien interne dans le service du professeur Piette, de se consacrer à plein temps à notre projet de recherche dans son laboratoire de l’INSERM. Il a été relayé en 2014 par le professeur Makoto Miyara et le docteur Alexis Mathian.

Le rôle des chercheurs dans l’association

Chaque année, lors de notre assemblée annuelle, les chercheurs viennent présenter aux malades et à leurs familles, les avancées dans le programme de recherche défini avec le bureau de l’AFPCA. Des présentations sont disponibles dans l’espace adhérent du forum.

L’objectif général de la recherche sur la PCA

L’objectif général est de découvrir un (ou des) marqueur(s) spécifique(s) à la PCA pour éviter les années d’errance diagnostique qui causent une perte de temps souvent à l’origine de dommages physiques irréversibles.

Ce programme, qui a pour but de mieux comprendre les mécanismes responsables de la survenue de la PCA, utilise plusieurs approches complémentaires (immunologie cellulaire, génétique et transcriptomique, culture plasmocytaire).

Aucun traitement ne permettant aujourd’hui de guérir la maladie, les malades rêvent tous d’une prise en charge et de traitements spécifiques plus efficaces. Nous formons l’espoir que ce projet permettra aussi de progresser dans cette direction. Au fur et à mesure de l’avancement des travaux, nous tiendrons nos adhérents informés sur cette page.

Nos généreux adhérents et donateurs nous ont donc permis de donner corps à ce projet inespéré et d’apporter le financement que nous nous efforçons de pérenniser.

Même si cela avance, le chemin est encore long. Mais cette maladie, si elle demeure orpheline, n’est plus abandonnée.

Présentation du Pr. Guy GOROCHOV

professeur GOROCHOV
Pr. Guy GOROCHOV : Relapsing Polychondritis(RP) Study of pathogenesis Nominated by: Association Francophone contre la Polychondrite Chronique Atrophiante (AFPCA).

“Rare disease concerned: severe, episodic, and progressive inflammatory disease involving cartilaginous structures.

The primary aim of this research is to improve our knowledge of the pathogenesis of RP, using a threefold (immunologi, epigenetic and in situ) dedicated approach.

The first part of this project will study the expression of pro-inflammatory markers on the peripheral mononuclear cells (PBMCs) from 50 RP patients. This will draw new insights on the mechanisms involved in the recruitment of inflammatory infiltrates. The second part of this project focuses on epigenetics, studying the PBMCs transcriptome in RP patients. This will allow comparison of differentially expressed genes between patients and controls, providing a unique opportunity to identify a specific inflammatory signature in RP patients and to perform an in-depth study of cartilaginous inflammatory pathways. The third part of this project will use an original analytic strategy that allows us to define cytokine profiles of tissue-infiltrating T cells at a clonal level. This is based on the study of the T cell receptor (TCR) repertoire of cartilage-infiltrating T cells, and on the cytokine profile of each of these T cells. The data generated using this original approach will be used to identify the dominant T cell clones, as well as their functional orientation. This will be very helpful in studying the newly-recognized subsets of T helper cells named Th17 and Th22. The interactions between these cells and regulatory T cells are still poorly understood and may prove valuable targets for future therapies.

Considering the fact that RP is an archetypal model of “pure” cartilaginous inflammation, these multiple approaches will provide a unique opportunity to decipher the pathways involved in cartilaginous inflammation. This is a critical issue not only to RP patients, but to all patients with more frequent rheumatic diseases such as rheumatoid arthritis or systemic lupus, as this may lead to development of new diagnostic tests and new treatments.”